quand je serai jamais grande (calmann-lévy 1999 / j'ai lu)
La mère de Lou ? Enceinte, elle avait l'air d'une sardine. Il faut dire qu'elle n'avait que treize ans. Depuis, entre elle et son bébé surdoué, c'est le grand amour. Quoi de plus agréable que de dormir ensemble, se prélasser en rigolant dans des bains tout doux, se régaler voluptueusement de cassettes gore et faire enrager GP, le grand-père quadragénaire, riche rocker bossant dans le show-biz ? Seulement voilà, un beau jour, un horrible individu apparaît dans leur vie : Boy. Il a le mauvais goût de séduire maman. Lou se retrouve un peu toute seule, se défoule en faisant régulièrement mourir son rival dans d'atroces souffrances, en rêve ou dans un cahier secret. Découvrant que sa maman a une libido, elle décide de grandir trop vite et fait une fugue du côté des Halles, la nuit.
LA NOUVELLE REPUBLIQUE : "(...) En racontant cet amour passion hors norme, la romancière met en scène avec brio l'univers d'une drôle de gosse d'aujourd'hui. Avec allégresse, elle transgresse tous les tabous, émeut, dérange et séduit le lecteur."
LIBERATION : "La libido est-elle un alibi pour mère décevante ? Monologue de crevette, fille de sardine : "je déteste mes prochains six ans. Je déteste les dix-huit ans de maman. Ce que je voudrais, c'est avoir onze ans, parce qu'à onze ans, on a une taille normale, on peut faire tout ce que font les adultes."
GAËL (Belgique) : "L'histoire tendre, drôle, mais acide aussi, d'un amour-fusion, racontée de belle façon dans le langage cru et argotique d'une môme précoce. Savoureux et terriblement touchant."
LE FIGARO LITTÉRAIRE. Jérôme Béglé :"(...) Voici un autre livre dont le narrateur est un enfant. Les ingrédients de celui-ci sont simples : Lou, une gamine prodige, qui voue une véritable adoration à sa mère qui l'a mise au monde à l'âge de treize ans. Evidemment, l'adolescente va tenter de refaire sa vie avec Boy, un jeune homme un peu pâlot que Lou détestera d'emblée. Rajouter à ces trois personnages un riche grand-père un peu hurluberlu et sa dame de compagnie qui incarne la raison dans cette famille hors norme, et le huis clos peut commencer. Au final, la recette est très réussie, le plat ne manque pas de saveur, ni d'humour. Parmi les scènes croquignolettes, signalons l'anniversaire des dix-huits ans de la mère qui préfère assister à une "rave-party" plutôt que de rester avec sa fille et ses parents. Cet anniversaire marque d'ailleurs le début de la guerre d'usure qui va pousser la mère et la fille au bord de l'autodestruction. Dès la première page, le lecteur est emporté dans un tourbillon de bons sentiments grâce à cette phrase : "Grandir, c'est la chose la plus triste que les grands aient inventée".